L’étal de fromage de chèvre des soeurs de la communauté monastique des Anawim ne m’était pas inconnu, mais je ne m’imaginais pas qu’un petit trésor gustatif m’attendait sous le porche de l’abbatiale de Villefranche De Rouergue: le Cabrinou.
En réalité deux trésors se trouvaient sous ce porche, le deuxième étant un irrésistible sourire, qui a su convaincre mon mari de se lever à 6 heures du matin afin de participer à la traite des chèvres, celui de soeur Marie.
Dans la communauté c’est soeur Marie qui s’occupe des 45 chèvres dont elle connaît le nom, elle les soigne avec amour et privilégie les soins naturels .
La traite est pour nous l’occasion de découvrir son quotidien, difficile parfois, tant les normes sanitaires sont drastiques, un métier physique mais épanouissant car la relation avec cet être si affectueux est enrichissante.
La traite terminée (ce sera la seule de la journée) les chèvres partent pâturer sur les prairies du monastère entre herbes aromatiques, genêts, un biotope idéal pour elles, qui donnera un lait et un fromage au goût subtil fabriqué par soeur Bénédicte.
Découvrir le Cabrinou c’est aussi participer à la vie des moniales, une vie rythmée par le travail et les prières…
Nous voici donc assis dans la chapelle, un peu perdus jusqu’à ce que soeur Marie chante et c’est alors un moment de grâce qu’il nous est donné de vivre, sa voix cristalline nous emporte bien loin de notre quotidien pour un voyage spirituel le temps des Laudes.
Si je vous dis qu’après ce que je viens de vivre ce fromage n’est plus vraiment un simple fromage, vous me croyez … tant d’intention, de respect du vivant, d’amour !
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