Mémoire d’empreintes
J’ai été aimée, très fort, l’évidence m’apparait en interviewant Pierre pour cet article. La cuisine touche au corps et au coeur, elle offre un voyage temporel qui nous rapproche en une bouchée de ceux qui sont loin, de ceux qui nous ont quittés. Je pense à ma chère mamie et à son chou farci dont l’évocation me ramène à mes dimanches d’enfance.
Le plat fumant sur la table mijotait pour nous depuis la veille. Elle l’avait préparé avec attention, elle savait nous faire plaisir, il était comme un: « je vous aime ! ».
Dimanche neigeux de janvier, je suis attablée à « La Place », un lieu très prisé à Dieppe. Aujourd’hui, je découvre la cuisine de « Mémoire d’empreintes ».
A l’origine de ce concept original, Pierre, un jeune chef dynamique et créatif, qui porte en lui l’héritage d’une famille attachée aux traditions culinaires.
Le repas, qui n’a lieu qu’à certaines dates, est conçu comme une expérience gastronomique.
Les souvenirs de Pierre et de ses invités, la saison et le sourcing local s’entremêlent pour former un menu unique et savoureux. Les plats parlent de lui et de nous; ils ont une histoire que le chef prend plaisir à nous conter au fur et à mesure de la dégustation.
Pierre
Pour Pierre « cuisiner c’est partager », et le partage est inscrit dans son ADN.
Petit fils et fils de cuisinières hors pair, il grandit dans une famille ou le respect du produit et l’amour de la cuisine sont des valeurs essentielles.
L’enfance du chef fleure bon les souvenirs initiatiques à la bonne chère. Du poulpe pêché et cuisiné avec sa grand-mère, au jambon forestier de Jeanine sa grand- mère paternelle, les tablées familiales étaient des festins.
La voie était donc toute tracée pour embrasser une carrière en hôtellerie.
Une expérience intense pour une personnalité qui l’est tout autant: « j’aime me remettre en question, me jeter à l’eau, me mettre en difficulté ».
Pierre enchaîne les apprentissages dans les grandes maisons parisiennes, au George V, au Plaza Athénée puis en Corse.
Vient le temps des voyages; à Montréal le voilà traiteur à domicile puis retour à Paris au « Lautrec » ou au « Petit Bordelais » comme chef de rang.
De la cuisine à la salle il explore, apprend... jusqu’à la rupture.. l’intensité à un prix, le corps lâche et le contraint à l’immobilité.
Une remise en question s’impose pour Pierre et loin de l’abattre, l’amène vers un nouveau chemin: celui des vins de Loire pour le domaine FL.
Une autre vie dans le secteur commercial où le vin, au travers des valeurs du domaine engagé en biodynamie, dans le respect de la terre et du vivant, permet au chef d’enrichir son expérience humaine.
Pierre dit
: « j’ai pu continuer à travailler avec des restaurateurs, progresser à leur contact, valoriser des équipiers pour les aider à donner le meilleur d’eux-mêmes ».
Mettre en valeur
C’est ce qui anime le jeune chef et une bonne dose de créativité aussi!
Le goût pour la cuisine qui ne l’avait pas quitté reprend ses droits.
Et, après huit années, l’envie de nouveaux challenges, le coup de coeur pour la Normandie et ses falaises, cumulés à de fourmillantes idées culinaires, vont guider ses pas vers Dieppe.
Pour le chef: « la cuisine rassemble, elle se partage, se raconte ».
Pierre trouve à Dieppe le lieu parfait entre mer (il est féru de pêche) et campagne pour créer son concept « Mémoire d’empreintes ».
Chef à domicile pour des repas personnalisés, cours de cuisine ou repas d’exception,
« Mémoire d’empreintes » est à l’image de Pierre: tout en générosité.
Vous souhaitez en savoir plus sur Pierre Buvat et sur mon expérience? vous pouvez télécharger gratuitement mon magazine « manger Dieppe ICI ».
Vite, vite…. Direction recherche ! Où se trouve donc la place? Je connaissais le bouquin de Annie Ernaux mais pas le resto( ça rime!) vite et merci beaucoup Anne ♥️😘